Mardi 14 octobre 2025 à 20h
Le village qui voulait replanter des arbres
de Brigitte Chevet – Documentaire, France, 2025, 50 minutes
Au sud de l’Ille-et-Vilaine, Léa, la technicienne bocage, replante parfois exactement là où les haies ont été arrachées il y a 50 ans, lors du remembrement. 3 arbres sur 4 supprimés, le cycle de l’eau chamboulé : notre campagne a été durement marquée par cette révolution agricole. Aujourd’hui, l’arbre redevient un bien précieux, notamment pour la qualité des sols, la biodiversité et le climat.
Précédé de :
Arrosez-les bien de Christelle Soutif – Animation, France, 2008, 7’48
Débat : Haies d’honneur
Avec Brigitte Chevet, la réalisatrice du film "Le village qui voulait replanter les arbres",
Pauline Frileux, ethnoécologue, enseignante-chercheuse à l’Ecole nationale supérieure de paysage de Versailles
et Denis Asfaux, membre de l’Association française d’Agroforesterie
Après la Seconde guerre mondiale, la France a connu un remembrement de ses terres, au profit d’une agriculture productiviste. Les petites parcelles sont regroupées pour en former des grandes. 70% des haies ont disparu, soit 1,4 million de kilomètres. Or, une haie est constituée d’arbres, d’arbustes, de ronces, de branchages, servant à délimiter un champ, un jardin...Elle sert également à protéger du vent, draine et filtre l’eau, et peut abriter des animaux. Certaines haies sont de véritables écosystèmes. Aujourd’hui, les haies, essentielles à la biodiversité et à la transition écologique, disparaissent pourtant à un rythme alarmant de 23 000 km par an. Malgré ces enjeux, le budget du "pacte haies" est réduit de 72 %, passant de 110 M€ à 30 M€ dans le projet de loi de finance 2025. Ce recul sur la protection de l’environnement est encore accentué par l’adoption de la loi Duplomb, loi rétrograde visant à simplifier l’exercice agricole mais est critiquée pour réintroduire des pesticides toxiques, favoriser l’agriculture industrielle et mettre en péril la santé publique, la biodiversité et le climat. Jusqu’où irons-nous dans le saccage de l’environnement, peut-on inverser la tendance et comment ?