Mardi 21 septembre 2021 à 20h

, par Eve-Marie BOUCHÉ

Travail à la demande
de Shannon Walsh – Documentaire, France, 2020, 87 minutes
Livraison de repas à domicile, voitures avec chauffeur, participation rémunérée à des sondages : "l’économie des petits boulots" ou "gig economy" génère un chiffre d’affaires planétaire de 5 000 milliards de dollars, en constante expansion. Des États-Unis au Nigeria, de la France à la Chine, un voyage à la rencontre des travailleurs "à la tâche" de l’économie numérique mondialisée. 

[*Débat :*] Quand application rime avec exploitation
Avec Sarah Abdelnour, maîtresse de conférences en sociologie à l’Université Paris-Dauphine,
Cédric Durand, économiste à l’université de Genève, membre des Économiste atterrés, auteur de Technoféodalisme – Critique de l’économie numérique (Zones, 2021)
et Jérôme Pimot du CLAP (Collectif des Livreurs Autonomes des Plateformes)
La "gig economy" incarne un nouveau modèle économique en plein essor, en proposant des formes différentes de travail à la tâche s’articulant autour des plateformes numériques. Cependant, la liberté et la simplicité d’accès qui font le succès de ces plateformes reposent sur l’exploitation de travailleurs·euses qui ne bénéficient d’aucune protection sociale et effectuent des tâches répétitives et vides de sens ou passent leur temps à attendre la commande. Leurs emplois temporaires, flexibles et donc précaires coûtent peu cher et alimentent le marché des « bullshit jobs », en désintégrant l’ancien modèle du salariat classique.
Quels sont les retentissements de ces modalités de travail sur le niveau de vie et de santé des de ces travailleurs-euses ? Est-il possible de renverser ce processus d’Uberisation du marché du travail qui semble désormais inéluctable dans plusieurs domaines ?