Jeudi 1er octobre 2020 à 20h

, par Eve-Marie BOUCHÉ

Gilets jaunes, une répression d’État
de Cléo Bertet, Matthieu Bidan et Mathieu Molard, France, 2019, 57 minutes
La réponse policière et judiciaire au mouvement social des Gilets jaunes est un fait politique majeur. Rarement un mouvement social n’a été autant réprimé : 3.830 blessé·e·s, 8.700 gardé·e·s à vue, 13.460 tirs de LBD 40 et 1.428 tirs de grenades lacrymogènes instantanées explosives, selon le ministère de l’Intérieur.

précédé de

We are winning don’t forget
de Jean-Gabriel Périot – Documentaire, France, 2003, 5 minutes
et
L’art délicat de la matraque
de Jean-Gabriel Périot – Documentaire, France, 2009, 4 minutes

et suivi de

[*Débat :*] Gilets jaunes, colère noire : mutilés pour l’exemple ?
animé par François Marchand, du MAN (Mouvement pour une Alternative Non-Violente) Île-de-France,
avec Mathieu Molard, l’un des réalisateurs du film Gilets jaunes, une répression d’État, rédacteur en chef de StreetPress,
Vanessa Codaccioni, sociologue et politiste, autrice de Répression, l’État face aux contestations politiques,
et Paul Rocher, économiste et politiste, auteur de Gazer, mutiler, soumettre

Drôle de destin pour un accessoire qui devait rester le plus souvent dans la boîte à gants des voitures. Tout a commencé par des appels sur les réseaux sociaux en octobre 2018. Des voix se sont élevées contre la hausse du prix des carburants automobiles. Des gens, assez peu habitués à battre le pavé, ont pris des ronds-points d’assaut. Des manifestations ont eu lieu, tous les samedis ; chaque semaine, un nouvel acte. Au fur et à mesure de ces rassemblements, des images ont commencé à apparaître, moins à la une des journaux télévisés ou papier que sur Twitter ou Facebook : des mains arrachées, des individus nassés, frappés, éborgnés, du sang, des cris, des street médics appelés dans tous les sens. Derrière des nuages de gaz lacrymogènes, l’ombre des policiers, des gendarmes, des CRS, bouclier dans une main, matraque ou LBD dans l’autre.
Les violences policières contre les manifestant·e·s ne sont pas nées avec les Gilets jaunes mais pourquoi ce recours à la force est-il devenu systématique ? De quoi ces violences sont-elles le symptôme ? Quelle image du pouvoir cherchent-elles à montrer ?