Edition 2020 : Contre la violence des dominants

, par Eve-Marie BOUCHÉ

Face à la colère sociale, la réponse du pouvoir est éloquente.
Vous ne voulez plus voir la misère ? Attendez qu’on vous crève les yeux, ça ira mieux. Vous voulez crier votre révolte face aux inégalités grandissantes ? Les "forces du maintien de l’ordre établi" sont là pour vous exploser la mâchoire à coup de LBD. Vous pouvez aussi compter sur les "gardiens de la paix des riches" pour vous arracher une main et vous passer l’envie de lever le poing.

Cette violence que les Gilets jaunes et autres manifestant·e·s ont subie de plein fouet ces dernières années, les populations des quartiers populaires la connaissent depuis longtemps. Les Georges Floyd existent aussi de ce côté de l’Atlantique. Qu’on soit migrant·e fraîchement débarqué·e ou français·e depuis plusieurs générations, quand on n’a pas le type caucasien, on préfère ne pas croiser la route d’une police souvent pleine de préjugés qui a parfois vite fait de déraper, en toute impunité.

Cette violence n’a rien d’accidentel, c’est un choix politique. Pendant l’épisode aigu du Covid 19, le manque de moyens alloués aux hôpitaux est apparu de manière encore plus flagrante que d’ordinaire, avec des soignant·e·s qui portaient des sacs poubelles faute de blouses, des masques de fortune... Pourtant, au même moment, le gouvernement passait commande de millions d’euros de matériel répressif, préférant blesser sa population, si jamais celle-ci ne reste pas assez docile, plutôt que de la soigner correctement.

Celles et ceux qui sont en position de pouvoir, de domination, celles et ceux qui se savent privilégié·e·s, entendent évidemment conserver leur statut, et cette fin justifie tous les moyens, y compris l’usage de la force. Les femmes, ainsi, subissent bien trop souvent des violences liées à leur statut de femmes, vestiges d’une société patriarcale qui s’arroge toujours des droits sur leurs corps et qui les voudrait obéissantes et vulnérables.

Parce que cette violence qui s’associe à la loi du plus fort nous apparaît inacceptable, nous consacrons la 18e édition du festival de cinéma d’Attac "Images mouvementées" à la dénoncer en images, avec une sélection de films forts, et à imaginer ensemble, dans le cadre des débats, comment la désamorcer durablement.

L’équipe du festival